Les “gentils” font du mal à ceux qu’ils aiment

Les « gentils » font du mal à ceux qu’ils aiment

Les « gentils » font du mal à ceux qu’ils aiment, ou plutôt, à ceux qui les aiment.

Cela ne parlera pas de tous les « gentils », mais d’une catégorie seulement. Il y a différentes catégories de gentil, en fonction de pourquoi ils le sont, mais nous parlerons de cela dans un prochain article.

Il est 5h du mat, et je suis entrain d’écrire. Habituellement j’ai un très bon sommeil, là je suis pris exceptionnellement d’une insomnie. Les yeux grands ouverts depuis 4h40, à cogiter. Le pire, c’est que le petit vélo c’est mis en marche pour quelque chose qui ne me concerne pas moi, mais ma compagne, je me fais du soucis pour elle.

Bon vous pourriez vous dire « et bien c’est normal de s’inquiéter », seulement là c’est plus « mais t’es con ou tu le fais exprès, de ne rien voir ».

Ce qui me ramène à ma première phrase, les « gentils » font du mal à ceux qui les aiment.

 J’ai souvent eu ce genre de personne en cabinet, ce qui vous répètent, avec un sourire « oui je sais, trop bon, trop con ». A qui j’aime d’ailleurs répondre « non, juste trop con, ça ira ».

Ceux qui vont inlassablement se faire avoir, ceux qui préfèrent fermer les yeux en se disant que ce n’est pas grave. Ceux qu’on a parfois envie de secouer de toutes ses forces en leur disant «  mais ouvre les yeux bordel ! ».

Ces gens là vous diront que ce n’est pas grave, que cela les concerne, que c’est à eux que cela fait du mal. Mais à votre avis, à qui cela fait mal de vous voir souffrir ?

A qui cela fait mal de savoir qu’en plus vous le savez, mais que vous ne voulez pas voir ?

Malheureusement, la gentillesse est une belle valeur qui perd de sa valeur à cause de vous. Effectivement, être gentil est une belle qualité, seulement chaque jour vous lui faites perdre ses lettres de noblesse. Vous la distribuée sans cesse, de manière égal à tout le monde, on peut vous mépriser, vous insulter, bref peu importe, on aura le droit à la même « dose » de gentillesse quoiqu’on fasse, quelque soit notre comportement avec vous.

La gentillesse devient alors un « truc gratuit », sans valeur, sans contrepartie, sans intérêt. C’est peut-être pour cela que tout le monde devient con.

Personnellement, je pense être quelqu’un de gentil, seulement je ne suis pas Jésus, je ne tend pas l’autre joue, si tu me mets une baffe c’est que t’es prêt à en ramasser une. Cela n’engage que moi, mais c’est ce geste qui donne de la valeur à ma gentillesse.

Naturellement, je serais gentil, mais si par tes actes je me rend compte que tu ne mérites pas cette gentillesse, alors je cesserais de l’être.

C’est mon « non » qui donne de la valeur à mon « oui ».

Par exemple, l’hypocrisie collective veut que si on est invité à dîner, on dise forcément que « c’est bon », le doute plane alors, au final on ne sait jamais si cela est vrai ou pas. Pour ma part, si c’est mauvais ou sans intérêt, je le dirais, si c’est cramé, je le dirais, c’est comme une marque de respect venant de moi. Mais le plus important est que lorsque je dis « wha c’est super bon », il n’y a pas de doute, puisque mon « c’est pas bon » rend mon « c’est bon » vrai.

C’est donc mon « NON » qui donne de la valeur à mon « OUI ».

C’est donc aussi ma « méchanceté » qui donne de la valeur à ma « gentillesse ». Je parle de méchanceté, mais le terme plus approprié serait d’être « juste ». D’ailleurs, je trouve cela méchant de voir les répercussions de votre « excès de gentillesse » sur les gens qui vous aiment et de continuer ainsi.

Vous en devenez gentil avec les cons et méchant avec « les bons ».

C’est à cet endroit que la gentillesse n’en est plus, et s’est transformée en naïveté, parce que sinon on va quand même rappeler que la gentillesse, la vraie est une super qualité, qui demande force, courage et résilience.

Ce serait intéressant de voir ce qui nous pousse à être maltraitant, avec nous-même et nos proches. De voir de quoi on a peur derrière tout ça, pour apprendre enfin à nous respecter.

Et vous alors, « trop gentil » ou pas ?